Un peu d’histoire…
Les premières expérimentations de collectage et d’élevage de l’huître Pinctada Margaritifera ont été effectuées en France, vers 1900 par M. Simon Grand, un ostréiculteur d’Arcachon.
Par la suite, plusieurs biologistes se sont rendus sur place afin de poursuivre ces expérimentations et faire des essais.
Ce n’est qu’au début des années 60 que les greffeurs commencèrent véritablement la culture et la greffe. Depuis environ 10 ans, le marché de la Perle Noire est en constante évolution ayant une renommée mondiale. De plus en plus appréciée par le peuple américain, les princesses, les actrices, les femmes d’affaires, elle représente le charme, l’élégance et la rareté.
L’huître « Pinctada Margaritifera »
L’huître Pinctactada Margaritifera se plait fixée sur les coraux des lagons polynésiens et à certaines périodes de l’année, elle libère ses organes sexuels qui sont fécondés en pleine mer.
L’élevage et la greffe
L’élevage et la greffe sont des processus très long qui requièrent beaucoup de soin et de patience.
Voici les étapes du processus d’élevage d’une perle :
Les huîtres perlières sont suspendues à quelques mètres sous l’eau pendant un à deux ans pour leur permettre d’atteindre une taille allant de 5 à 10 cm.
Les coquilles sont ensuite percées et attachées à un fil de nylon pour une période d’entre 3 et 12 mois de manière à avoir une taille variant de 9 à 11 cm.
Vient ensuite la greffe, opération délicate et déterminante. Les propriétaires de fermes perlières font appel à des spécialistes que l’on appelle des greffeurs.
La greffe consiste à introduire dans l’appareil génital (la gonade) de l’huître, le nucleus (bille de nacre parfaitement polie) ainsi que le greffon (membrane prélevée dans l’huître mère).
Une fois greffées, les huîtres sont remises dans leur milieu naturel, quelques semaines plus tard, le tissu greffé donnera le sac perlier qui isolera le nucleus des organes de l’huître et là commencera le long cycle de la création de la perle. Plus de 200 couches de nacre vont se déposer tout autour du nucleus, ce qui permettra d’obtenir des couleurs d’une incroyable beauté.
Après au minimum 18 mois, la greffe donne naissance à une perle.
Remarque : Les huîtres sont sorties de l’eau tous les mois et sont nettoyées des algues et parasites qu’elles contiennent.
Après 18 à 24 mois de soin et de surveillance, on procède à la récolte. La couche de nacre sera vérifiée (celle-ci doit être au moins égale à 0,8 mm selon le Service de Perliculture de Polynésie, qui procède à des contrôles rigoureux).
Au total, presque quatre années sont nécessaires pour obtenir une perle.
Avant la récolte, le taux de réussite est d’environ 25 à 30 %, c’est-à-dire qu’une grande majorité des greffes ne réussiront pas, certaines donneront des keishis (perles de petite taille, de forme indéfinie qui se forment naturellement à l’intérieur de l’huître mais qui sont très appréciées sur des bijoux) et d’autres des rebuts par le rejet de la greffe.
Seulement 5 % d’entre elles seront classées en catégorie A.
Les perles naturelles sont estimées et recherchées depuis des millénaires. Le mystère de leur origine fut découvert en 1761. Puis, différentes techniques d'élevage se développèrent, qui sont aujourd'hui à la base de la perliculture.
En 1761, Linné expérimenta la production de sécrétions perlières en introduisant lui-même des corps étrangers dans une huître. Il fut le premier à suggérer la possibilité d'une culture de perle. Toutefois, ce sont les Japonais qui ont découvert, au début des années 1900, la technique de production de perles en culture dans les tissus de l'huître Akoya. Puis, en 1916, un Japonais développa la greffe et mit au point les nombreuses techniques d'élevage, aujourd'hui à la base de la perliculture.
Début de la perliculture en Polynésie
D'après de nombreux témoignages, il semble que l'huître perlière Pinctada margaritifera ait été connue des Polynésiens bien avant l'arrivée des Européens. En effet, la nacre était utilisée de différentes façons, que ce soit sous forme d'ornements ou d'armes.
Les débuts de la perliculture en Polynésie remontent à 1962, grâce à J.-M. Domard, qui fit les premiers essais de greffe. En 1965, la première récolte permit d'obtenir 1.000 perles. En 1966, la première ferme perlière privée s'installa dans l'atoll de Manihi. Il faudra attendre vingt ans avant que n'apparaisse le début de la course à l'or noir. Depuis les années 1980, la perliculture a connu un essor considérable.
Les exportations de perles brutes, au premier rang des exportations polynésiennes, sont passées de 86 kilogrammes en 1980 à environ 10 tonnes en 2003, pour une valeur de 85 millions d'euros.
Cette activité, essentielle d'un point de vue socio-économique, génère environ 5.000 emplois dans plus de 800 fermes productrices réparties dans 30 îles et atolls.